París, 4 de junio: Homenaje a escritores encarcelados

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El próximo martes, 4 de junio, tendrá lugar en París una lectura homenaje a los escritores que sufren persecusión y encarcelamiento, organizada por La maison de l’arbre, la Biennale des poètes en Val de Marne, La Maison des écrivains et de la littérature et le Pen club français, «Écrivains empêchés/Écrivains dépêchés»

En solidaridad con el escritor chino encarcelado Li Bifeng, el Festival Literario Internacional de Berlín convocó a intelectuales, artistas, universidades, medios, teatros y demás instituciones culturales del mundo entero, a organizar lecturas de homenaje con motivo del triste aniversario de la represión en la Plaza de Tien an Men y de la jornada del World Wide Reading sobre el tema de la resistencia.

Entre las lecturas que se realizarán, ha sido distinguido Ángel Santiesteban-Prats, injustamente encarcelado en Cuba por la dictadura castrista, por el simple «delito» de expresarse libremente en este, su blog.

Su relato La luna, un muerto y un pedazo de pan, será leído por la escritora y poeta francesa Irène Gayraud.

mardi 4 juin

Périphérie XIII

Écrivains empêchés / Écrivains dépêchés : Résistance, lire et dire en tout lieu

Mardi 4 juin à partir de 18h30

Par solidarité avec l’écrivain chinois emprisonné Li Bifeng, le festival littéraire international de Berlin appelle artistes et intellectuels, écoles et universités, media, théâtres et autres institutions culturelles du monde entier à organiser des lectures, le 4 juin 2013, à l’occasion du triste anniversaire de la répression de la place Tien an Men, et dans le cadre de la journée World Wide Reading sur le thème de la résistance. En réponse à cet appel, la Maison des Écrivains et de la Littérature, la Biennale des Poètes en Val de Marne, le Pen club français, la Parole errante et le Marché de la Poésie ont invité des écrivains et des poètes résidant en France à soutenir un écrivain ou un poète « bâillonné dans son pays », en lisant ses textes.
Performance d’Armand Gatti, Serge Pey et Chiara Mulas suivie de lectures : Tahar Bekri (Tunisie) pour Mohamed Ibn Dhib (Qatar) / Yves Boudier (France) pour Li Bifeng (Chine) / Francis Combes pour Mumia Abu Jamal (États-Unis) / Jean-Luc Despax (France) pour Angye Gaona (Colombie) / Marc Delouze (France) pour Gao Xingjian (Chine) / Jacques Demarcq pour NGuyEN Tien Trung, NGuyEN Van Tuc et Phan Ngoc Tuan (tous trois du Vietnam) / Jean-Pierre Faye (France) pour Melissa Patiño Hinostroza (Pérou) / Irène Gayraud (France) pour Angel Santiesteban Prats (Cuba) / Jabbar Hussin (Irak) pour Bei Dao (Chine) / Werner Lambersy (Belgique) pour Parviz Khazraï (Iran) / Mazen Maarouf (Palestine) pour Rasha Awad, Haidar al-Mukashfi, al-Nur Ahmad al-Nur (tous trois du Soudan) / Jean-Baptiste Para (France) pour Alireza Roshan (Iran) / Anne-Marie Garat (France) se joindra également à cette soirée.

Organisé avec la Maison de l’arbre, la Biennale des poètes en Val de Marne, la Maison des écrivains et de la littérature et le Pen club français

Maison de l’arbre (Montreuil)
9 rue François Debergue 93100 Montreuil
M° Croix de Chavaux (9)
entrée libre dans la limite des places disponibles

BIOGRAPHIES

Mumia Abu Jamal
Mumia Abu-Jamal est né le 24 avril 1954. Né Wesley Cook, Mumia choisira ce prénom swahili au lycée, sous l’influence d’un enseignant d’origine kenyane. Il y ajoutera «Abu-Jamal» à la naissance de son premier fils, Jamal. A l’âge de 14 ans, Mumia est arrêté et battu pour avoir protesté contre un meeting du candidat ultraraciste George Wallace, à Philadelphie. Peu après, il est fiché par le FBI pour avoir voulu rebaptiser son lycée «Malcolm X». En 1969, le jeune homme est chargé de l’information à la section de Philadelphie du Black Panther Party. Le FBI le considère comme l’une des personnes «à surveiller et interner en cas d’alerte nationale». Il est l’une des cibles du Cointelpro (programme d’infiltration et de contre-espionnage) dont seront victimes Leonard Peltier et d’autres membres de l’Américan Indian Movement et des Black Panthers. Devenu journaliste de radio apprécié, lauréat de plusieurs prix, Mumia est surnommé «la voix des sans-voix» pour sa critique de la corruption de la police et des dirigeants politiques locaux. Depuis 1978, il dénonce la violente répression qui frappe la communauté MOVE et, en 1981 suit le procès de son fondateur, John Africa, qui sera acquitté des charges fabriquées contre lui. Le soutien de Mumia à MOVE exaspère les politiques et la police de Philadelphie et lui vaut le renvoi d’une des stations de radio où il exerce. Pour faire vivre sa famille, Mumia est contraint de travailler comme taxi de nuit. Aux premières heures du 9 décembre 1981, Mumia Abu-Jamal est grièvement blessé lors d’une fusillade dans le quartier sud de la ville, où il vient de déposer un client. Arrêté, il est accusé du meurtre d’un policier, Daniel Faulkner, tué dans cette fusillade. Malgré ses dénégations, malgré son absence d’antécédents judiciaires, une enquête inéquitable (expertises balistiques inexistantes, balles non identifiables, absence de relevé d’empreintes, zone des faits non sécurisée, tests non effectués, etc.) conclut à la culpabilité de Mumia. Témoins menacés, subornés, écartés, rapports de police contradictoires, violations de ses droits, mèneront, en juillet 1982, à la condamnation à mort de cet opposant politique gênant sous la pression d’un juge recordman de la sentence… Mumia est «le coupable idéal». En juin 1999, un ancien tueur à gages, Arnold Beverly, avoue à l’une des avocates de Mumia avoir tué l’officier Faulkner dans le cadre d’un contrat mêlant police et mafia. Corroborés par un faisceau d’éléments et de témoignages concordants, les aveux de Beverly n’ont jamais été entendus par la justice au prétexte qu’ils sont «hors des délais de la procédure». Le 18 décembre 2001, la sentence de mort de Mumia a été provisoirement écartée, mais il est toujours considéré coupable et menacé de voir cette sentence à nouveau prononcée. Mumia Abu-Jamal lutte toujours depuis le couloir de la mort, enfermé 23h/24h dans une cellule grande comme une salle de bains et dans un isolement sensoriel inhumain. La mobilisation internationale a empêché par deux fois son exécution, en 1995 et 1999. Aujourd’hui les options d’appel s’amenuisent. En date du 8 octobre 2003, les ultimes appels d’Etat ont été rejetés, renvoyant l’affaire au niveau fédéral. La vie de Mumia demeure en grand danger, comme le précisait récemment son avocat fédéral, Me Bryan.

Tahar Bekri
Poète né en 1951 à Gabès en Tunisie. Vit à Paris depuis 1976. Ecrit en français et en arabe. A publié une vingtaine d’ouvrages ( poésie, essai, livre d’art ). Sa poésie, saluée par la critique, est traduite dans différentes langues (russe, anglais, italien, espagnol, turc, etc.). Elle fait l’objet de travaux universitaires. Son œuvre, marquée par l’exil et l’errance, évoque des traversées de temps et d’espaces continuellement réinventés. Parole intérieure, elle est enracinée dans la mémoire, en quête d’horizons nouveaux, à la croisée de la tradition et de la modernité. Elle se veut avant tout chant fraternel, terre sans frontières. Tahar Bekri est considéré aujourd’hui comme l’une des voix importantes du Maghreb. Il est actuellement Maître de conférences à l’Université de Paris X-Nanterre.

Li Bifeng
«Au moment où l’empire communiste chinois clôt son 18e congrès, le poète militant Li Bifeng s’est vu infliger, le 19 novembre, une lourde peine de douze années de prison…C’était en 1990 dans la troisième prison de Sichuan que j’ai fait la connaissance de Li Bifeng. Parmi la vingtaine de détenus politiques de la cellule, une complicité s’est établie entre nous fondée sur notre amour commun pour la littérature…Li Bifeng est, lui, un optimiste qui se lançait dans diverses actions politiques. En 1998, Li Bifeng fut de nouveau incarcéré pour avoir rédigé un reportage sur la manifestation des ouvriers du textile de Mianyang, sa ville natale. La police a été alertée lorsqu’il a réussi à transmettre à des organisations des droits de l’homme étrangères son reportage sur ce rassemblement collectif et pacifique qui était parvenu à interrompre le trafic sur l’autoroute. Cette fois-là, le régime communiste a changé de tactique en l’accusant «d’escroquerie économique» pour justifier une peine de sept ans de prison.
«En 2011, Li Bifeng fut arrêté pour la troisième fois. Deux mois après ma fuite secrète à l’étranger par la frontière sino-vietnamienne, la police locale chargée de la sécurité nationale téléphonait à Li Bifeng pour l’inviter à échanger autour d’une tasse de thé. Comme c’est une pratique habituelle, il s’est rendu à leur invitation. Cinq policiers l’ont aussitôt saisi en se jetant sur lui. Plaqué au sol, il fut menotté avant d’être embarqué dans un véhicule de police. De septembre 2011 à mai 2012, il a été soumis à des interrogatoires répétés, avant d’être finalement condamné il y a peu. La nouvelle de l’incarcération de Li Bifeng m’est finalement parvenue par hasard de sources chinoises. Installé en Allemagne, je l’ai reçue comme un coup de tonnerre, car Li Bifeng était soupçonné d’être impliqué dans ma fuite. La police présume que Li Bifeng a financé ou aidé cette évasion, directement ou indirectement. En réalité, ma fuite n’a rien à voir avec lui. Mais la dictature a ressorti ses vieilles méthodes en s’appuyant sur une accusation fabriquée de toutes pièces. Li Bifeng a été de nouveau condamné et cette fois à douze ans de prison.» – Liao Yiwu, écrivain chinois en exil, «Liberté pour la littérature chinoise !», Le Monde, 10 décembre 2012.

Yves Boudier
Né en 1951 en Basse Normandie. Vit à Paris. Professeur (émérite) de Lettres, Université Cergy-Pontoise, Iufm de Versailles. Président de la Maison des Ecrivains et de la Littérature, administrateur de la Biennale Internationale des Poètes. Membre des comités de rédaction des revues Action Poétique et Passage d’Encres. Publie notes critiques et poèmes en revues. Lectures publiques (Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Fondation Royaumont, Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, Revue parlée du Centre Pompidou, Bpi Beaubourg, Biennale Internationale des poètes, Maisons de la poésie, librairies et médiathèques. Activités radiophoniques (France Culture, France Musiques, Rfi), collaborations avec des musiciens et des plasticiens (Jacques Lejeune -Ina-Grm-, Claire Nicole, Joël Paubel, Gaston Planet, Andoche Praudel, Jean Gaudaire Thor, Christiane Tricoit). Contribution à différents colloques sur l’écriture et la poésie, en particulier au Collège International de Philosophie.

Francis Combes
Francis Combes est né en 1953 à Marvejols, en Lozère. Après une enfance passée dans les Cévennes, il est venu s’installer avec sa famille dans la région parisienne. Etudiant, il a fait « Sciences Po » à Paris et les langues orientales. Son premier livre de poèmes, Apprentis du printemps, publié en 1980 aux Editeurs Réunis, a été traduit en arabe par l’écrivain algérien Tahar Ouettar. Directeur des éditions Messidor et membre du comité de la revue « Europe », il fonde ensuite, avec un groupe d’écrivains, les éditions Le Temps des cerises. Il a été, avec le poète Gérard Cartier, à l’initiative de la campagne d’affichage des poèmes dans le métro parisien. Il est aussi l’un des initiateurs et le président actuel de l’association des éditeurs indépendants l’Autre livre. Comme poète, il a publié une quinzaine de recueils dont, Cause commune, le Cahier bleu de Chine et La clef du monde est dans l’entrée à gauche. Il a publié deux romans (Bal masqué sur minitel et La romance de Marc et Leïla), un recueil d’aphorismes et un livre d’entretiens avec le philosophe Henri Lefebvre, en collaboration avec Patricia Latour. Il a aussi écrit des opéras et des chansons, et a travaillé avec des musiciens, comme le compositeur chilien Sergio Ortega. Certains de ses poèmes ont été traduits dans plusieurs langues, et il a lui même traduit en français Henri Heine, Bertolt Brecht, Vladimir Maïakovski, et des poètes américains contemporains, tel Jack Hirschman. Francis Combes a aussi planté une modeste vigne dans la région de Sancerre, et il produit une centaine de bouteilles par an qu’il offre aux amis de passage. Chaque année, il écrit un quatrain pour l’étiquette de ses bouteilles.

Bei Dao
Bei Dao, de son vrai nom Zhao Zhenkai est un écrivain Chinois davantage connu comme poète que comme romancier. Après ses études secondaires, il s’engage dans les Gardes rouges. Déçu par cette expérience, il se révolte et apparaît à la fin des années soixante-dix comme le porte-parole de cette génération qui a été sacrifiée pendant la Révolution culturelle. À cette époque, Bei Dao est ouvrier dans le bâtiment et ce n’est qu’en 1974 qu’il achève son roman Vagues. Celui-ci ne sera toutefois publié qu’en 1979 dans la revue Aujourd’hui dont il est l’un des animateurs. Il publie aussi la même année deux nouvelles Parmi les ruines et Le Retour du père. Dans les années 1980, Bei Dao écrit quatre autres nouvelles Mélodie, La Lune sur le manuscrit, Croisement et 13 rue du bonheur. Pendant les Manifestations de la place Tian’anmen en 1989, son poème Huida (La réponse) a été un des emblèmes de la révolte. Alors à Berlin, Bei Dao n’eut pas l’autorisation de rentrer en Chine (il ne l’a obtenue qu’en 2006.) Durant cet exil forcé, il voyage beaucoup et déménage souvent. Ce fut d’abord Berlin-Ouest, puis Oslo, Stockholm, Arhus (Danemark), Leyden (Hollande), Paris et enfin les États-Unis (Michigan et Californie). Bei Dao a reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix Tucholsky du PEN/suédois (1990). Il a aussi été plusieurs fois proposé pour le Prix Nobel de Littérature.

Marc Delouze
Né à Paris. Vit à Montmartre. Poète et voyageur « par la force des choses ». Premier recueil en 1971, Souvenirs de la Maison des Mots, (précédé de Par manière de Testament, d’Aragon). Silence éditorial d’une vingtaine d’années, afin d’échapper au « masque poétique ». En 1982, crée l’association Les Parvis Poétiques qui organise des événements, des festivals, des lectures, des spectacles… Cofondateur et directeur littéraire du Festival « Les Voix de la Méditerranée » (Lodève), de 1998 à 2000.

Jacques Demarcq
A été postier, journaliste, prof de lettres, syndic, historien, membre de la revue TXT (1979-1985), éditeur et critique d’art, producteur de radio, prof de design. Il est toujours : traducteur, écrivain. Il a beaucoup traduit E. E. Cummings, un peu Gertrude Stein et Andrea Zanzotto. A publié une douzaine de livres personnels. Dernièrement : Les Zozios, Nous, 2008, dont il a donné et donne de nombreuses lectures publiques ; et Nervaliennes, Corti, 2010. Plus brefs, La Vie volatile, Chantiers navals, 2008 ; Folle Genèse, Passage d’encres, 2008 ; Si ma tante, Wigwam, 2009 ; Infolao, Passages d’encres, 2010.

Jean-Luc Despax
Jean-Luc Despax est né en mai 1968. Il est agrégé de lettres modernes. Poète, il reçoit le prix Arthur Rimbaud en 1991. Romancier, il a écrit sur le poète russe Ossip Mandelstam et sur la condition politique des enseignants. Jean-Luc Despax est Président du centre P.E.N (Poètes Essayistes Nouvellistes) français.

Jean-Pierre Faye
Écrivain, poète et philosophe français, Jean-Pierre Faye est né le 19 juillet 1925 à Paris. Il est très marqué par la guerre en Espagne et par les premiers témoignages sur les atrocités nazies, qui inspirent ses premiers poèmes publiés en 1945. Il fait des études de droit, de sciences économiques, de lettres (avec Gaston Bachelard) et de philosophie. Il enseigne à Reims, à Chicago et à Paris. De 1963 à 1967, il est membre du comité de la revue Tel Quel, qu’il quitte pour créer la revue Change, avec Maurice Roche et Jacques Roubaud. En 1968 il fonde l’Union des écrivains, avec notamment Nathalie Sarraute et Michel Butor, en solidarité avec les écrivains tchèques à Prague. En 1981 il pose avec Félix Guattari les bases du Collège international de philosophie. Il est l’auteur de fictions, d’essais, de livres de poésie et de traductions (Hölderlin, Spicer, Seifert, Rothenberg).

Angye Gaona
Angye Gaona (Bucaramanga, Colombie, 1980) poète colombien, membre de Prométhée et de l’équipe organisatrice du Festival International de Poésie de Medellín pendant cinq ans. Elle a créé en 2001, le premier Salon international de la poésie expérimentale. Elle est également sculptrice. Elle a produit des nombreuses émissions culturelles à la radio. Elle exerce des activités visant à promouvoir la poésie dans sa ville natale. Ses poèmes ont été inclus dans des anthologies et des publications imprimées ou électroniques en Colombie et dans de nombreux pays. Plus récemment, un choix de ses écrits a été inclus dans une anthologie de nouvelles voix de la poésie colombienne publiée par l’Université de Monterrey (Mexique). En 2009, elle publie son premier livre : « Naissance volatile » (Natalia Rendón illustrations), et participe à la Rencontre internationale du surréalisme, intitulée : « Le seuil secret » (Santiago, Chili), la plus grande exposition jamais organisée du mouvement surréaliste en Amérique latine. En 2010, elle réalise le poème expérimental « Les fils du vent» » disponible sur le site : http://www.wix.com/viento/viento. Son travail a été partiellement traduit en français, catalan, portugais et anglais. En 2011, elle a remporté le Prix du Salon métropolitain des arts avec une performance intitulée « Regarde ». En 2012, elle devrait participer à l’Exposition internationale « Surréalisme 2012 » (Pennsylvanie, États-Unis), si elle n’est pas incarcérée d’ici-là. En Janvier 2011, de retour du Venezuela où elle s’était rendue pour faire provision de livres, elle avait été interpellée puis incarcérée 4 mois dans une prison de haute sécurité sans avoir été jugée d’aucune manière pendant sa détention. Après une intense campagne de pétitions d’ampleur internationale, elle avait été mise en condition de liberté provisoire. toujours sans jugement. Depuis sa sortie de prison, le 20 mai 2011, elle est dans l’attente d’un début de procédure judiciaire contre elle, pour des délits arbitraires dont elle se trouverait accusée. Le procureur n’ayant toujours pas décidé ni éclairci les faits qui prouverait un quelconque «acte de délinquance» aggravé par les accusations de «rébellion» et de «narcotrafic».

Anne-Marie Garat
Née en 1946 à Bordeaux, département de la Gironde, elle descend de forestiers du Béarn, de vignerons du Médoc et d’une paysanne valaisanne, annexée à la famille par un détour romanesque de la Grande guerre. Sa naissance dans un quartier ouvrier des Chartrons, rues basses d’échoppes, le paysage d’estuaire de la Gironde, ses vases et ses îles, son horizon atlantique ; la machine à coudre Singer de sa mère et l’appareil photo de son père, un Voigtländer à soufflet, sont les principaux motifs autobiographiques de son oeuvre. Marquée par l’héritage de la mémoire familiale, que traversent les deux guerres mondiales, son origine lui inspire un sentiment de rupture intime, qu’elle traduit par les figures de l’absence et du crime, où dominent les fantômes d’un passé qui ne passe pas. Souvent présentes dans ses romans, les images de la photographie et du cinéma, et celles de la peinture liées à celles du langage littéraire, y désignent, derrière les illusions du visible, la réalité des formes imaginaires qui voisinent au quotidien ; d’ailleurs, elle a longtemps écrit dans sa cuisine, qui constitue à ses yeux un petit laboratoire existentiel. Couture, cuisine, écriture sont des activités analogues, pour peu qu’on chausse ses lunettes et affûte ses petits couteaux. Elle revendique la fiction comme représentation vraie, elle incline à penser que la littérature n’a pas de sexe mais un genre (très humain) et qu’elle est plus que jamais un art de l’inquiétude, propre à la connaissance de soi et du monde. Son style emprunte autant au registre de la poésie que du réalisme, pour être grave son ton n’est pas exempt d’un certain humour, dont elle craint qu’il soit peu manifeste, mais elle ne désespère pas. Elle milite en divers lieux pour la lecture des oeuvres littéraires, convaincue que le capital imaginaire est un bien sans pareil, et sa transmission une question politique. Ayant tenté une fois une année sabbatique pour se consacrer exclusivement à écrire, cette expérience stérile l’a convaincue qu’écrire est un rapt, non un état ou un métier. Elle en a conclu que les acrobaties mentales pour rendre compatibles profession, enfants et passions amoureuses lui étaient un exercice salubre. Par ailleurs, elle aime planter des arbres, les nuages, marcher, le vin, le chocolat, peindre (les murs des maisons) et exagérer.

Armand Gatti
Fils d’un anarchiste italien et d’une franciscaine, Armand Gatti est poète, auteur, dramaturge, metteur en scène, scénariste, réalisateur mais il est aussi enfant du xxe siècle : résistant, déporté, évadé, journaliste et voyageur, ses mémorables rencontres à travers le monde ont profondément influencé son œuvre.

Irène Gayraud
Née en Sète en 1984, Irène Gayraud est écrivain et universitaire. Elle vit et travaille à Paris. Ses poèmes, ses micro-récits et ses articles sont régulièrement publiés dans des revues de poésie ou des collectifs en France mais aussi au Mexique, au Québec ou en Allemagne. Elle traduit de la poésie de langues allemande, espagnole et italienne pour la revue française À verse. Ayant étudié la musique, elle s’intéresse aux rapports entre musique et poésie et travaille en collaboration avec des compositeurs. Agrégée de Lettres, elle prépare actuellement une thèse de littérature comparée, discipline qu’elle enseigne à l’Université de Paris IV-Sorbonne depuis 2009. Blog : http://irenegayraud.wordpress.com/

Jabbar Hussin
Jabbar Yassin Hussin est né en 1954 à Bagdad. Après un bref passage dans le journalisme, il quitte définitivement son pays en 1976 pour la France. Il vit depuis quelques années à la campagne, près de La Rochelle. Ecrivain et critique littéraire, il écrit dans des journaux et des revues arabes dans lesquels il n’a eu de cesse de dénoncer la politique de l’Irak et celle des puissances occidentales qui ont abandonné la partie pendant la guerre du Golfe. Il a publié à l’Atelier du Gué, Adieu l’enfant, Un ciel assombri d’étoiles, Le Lecteur de Bagdad, Histoires de jour, contes de nuit , Paroles d’Argile, Un Irakien en exil. Il a également publié en édition bilingue Aubes (meet). Il a été invité en résidence à la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs.

Mohamed Ibn al-Dhib
Mohamed Ibn Dhib, poète du Qatar, né en 1976, a été condamné à perpétuité en novembre 2011 pour son poème «Nous sommes tous la Tunisie» écrit et diffusé le 16 janvier 2011, dans lequel il compare tous les pays arabes à la Tunisie en lutte contre une élite despotique. Ibn al-Dhib a été accusé d’incitation au renversement du régime, d’insulte au monarque, d’atteinte à la Constitution et condamné au terme d’un procès à huis-clos. Appel pour la libération du poète qatari Ibn al-Dhib

Parviz Khazraï
Parviz Khazraï, membre de la Maison des Écrivains, de la Société des Gens de Lettres et de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, est né à Téhéran en 1941. Il a fait ses études supérieures d’Art Dramatique à Téhéran, Londres et Paris. En 1971 et 1972, il dirige deux Centres Pédagogiques de Théâtre en Iran. Entre 1972 et 1975, il travaille à la B.B.C. en Angleterre et produit trente-quatre pièces radiophoniques. En 1975 il retourne en Iran, il enseigne à l’Université de Téhéran et est engagé également par l’Université de Farabi. Depuis 1977, Parviz Khazraï vit en France où il écrit, met en scène, et dirige des ateliers de théâtre et d’écriture. Parviz Khazraï est l’auteur de quatre pièces de théâtre, de cinq contes persans et de treize recueils de poèmes. Il est lauréat de plusieurs prix littéraires et certaines de ses œuvres sont traduites en une dizaine de langues.

Werner Lambersy
Werner Lambersy, né à Anvers le 16 novembre 1941, vit désormais à Paris depuis 1982, où il a pris sa retraite après quinze années passées au Centre Wallonie Bruxelles comme attaché littéraire. En 1944 il quitte Anvers avec sa mère pour s’installer à Bruxelles dans un univers francophone. En 1952, il entre au collège Saint-Michel et en 1962, il se lance dans la vie active comme cadre commercial, ce qui lui vaudra d’effectuer de nombreux voyages qui marqueront son œuvre. De 1967 à 2004, Werner Lambersy a publié quarante-huit recueils de poésie et cinq livres de proses. Il a été traduit en douze langues. Une bibliographie complète, établie par Daniel De Bruycker est publiée dans une Anthologie personnelle chez Actes Sud.

Mazen Maarouf
Mazen Maarouf (né en 1978) est un poète et écrivain palestinien. Il a vécu comme réfugié palestinien au Liban et a obtenu un résidence-refuge à Reykjavik (Islande) grâce au International Cities of Refuge Network (ICORN). Il a travaillé plusieurs années comme journalistes pour des journaux au Liban et à Londres. Ses trois recueils de poésie sont « Un Ange sur une corde à linge » (Beyrouth, 2012), « L’appareil photo ne capture pas les oiseaux » (2004, réd. 2010), et « Notre tristesse est comme du pain » (2000). Il a participé à de nombreuses lectures internationales dans le monde, et sa poésie a été traduite en anglais, français, allemand, espagnol, suédois, maltais, et récemment en islandais et en chinois. Mazen Maarouf est actuellement écrivain en résidence en Islande.

Tien Trung Nguyen
NGuyEN Tien Trung , étudiant à une école d’ingénieur de Rennes, à son retour écrit une lettre au ministre vietnamien de l’éducation lui demandant que cesse les mensonges répandus lors des cours «d’éducation civique» au Vietnam sur la situation des travailleurs dans les pays capitalistes.

Van Tuc Nguyen
NGuyEN Van Tuc , poète et fermier soutenu par le Pen Club, aurait écrit 22 poèmes, aucun n’est cité même en vietnamien. Il est possible que les services secrets viets bloquent les sites.

Jean-Baptiste Para
Jean-Baptiste Para est né en 1956. Il est poète, critique, traducteur d’italien et de russe et est rédacteur en chef adjoint de la revue Europe. Il a animé pendant des années avec André Velter l’émission Poésie sur parole sur France Culture. Il a publié plusieurs recueils de poésie, des essais et des traductions ainsi que plusieurs poèmes en revue (Neige d’août, le Mâche Laurier, Action Poétique). Il est lauréat du Prix Nelly Sachs et du Prix Laure Bataillon.

Serge Pey
Poète, plasticien, romancier, philosophe du poème, Serge Pey est un des représentants les plus singuliers du mouvement français d’avant-garde de l’art-action.
Il est l’auteur d’une cinquante d’ouvrages, et France-culture se fait régulièrement l’écho de son œuvre orale et sonore.
Parmi ses dernières parutions citons : Lèpres à un jeune poète (Délit édition) sur le mouvement de la performance et de la poésie action, Dialectique de la Tour de Pise/ poèmes philosophiques à l’usage de la guerre sociale et Chants électro-néolithiques pour Chiara Mulas, (Dernier Télégramme), Les poupées de Rivesaltes (Quiero), L’enfant archéologue, La définition de l’aigle (Jacques Bremond), Poèmes à l’usage des chemins et des bâtons (Le bois d’Orion)…
Plusieurs anthologie chez Gallimard ont mêlé sa voix à l’histoire contemporaine de la poésie, Orphée studio, Poèmes à dire, Éros émerveillé, Les poètes de la Méditerranée. Les éditions Flammarion viennent de publier son dernier ouvrage accompagné d’un DVD retraçant la plupart de ses performances : Ahuc, Poèmes stratégiques.
Poète nomade, les scènes centrales de la poésie française ont accueilli son travail : le Marché de la poésie, les Parvis poétiques, le Centre Georges Pompidou, la Mutualité, le Théâtre du Rond point, l’Odéon, les Bouches du Nord, la Parole errante… ainsi que la plupart des capitales du monde.
L’œuvre plastique de Serge Pey a été présentée à Beaubourg, à l’IMEC, à Maison rouge, ainsi que dans le cadre de l’exposition itinérante de Jean-Jacques Lebel et de son livre : L’un pour l’autre, les écrivains dessinent (Buchet-Chastel).
Le centre d’art contemporain de Toulouse, les Abattoirs, le centre de préhistoire de Tarascon, et le Conseil régional de Midi-Pyrénées accueillent ses œuvres de poésie visuelle.
Poète engagé, son livre Le trésor de la guerre d’Espagne (Zulma) vient d’être couronné par le prix littéraire de la ville de Balma et par le prix Boccace de la nouvelle.
Théoricien des relations entretenues entre l’écriture et le corps, penseur des rituels de la parole et des espaces subversifs de la poésie publique, membre du laboratoire de recherche ACTE sur les arts de la performance Sorbonne-CNRS, Serge Pey dirige le séminaire/atelier de poésie d’action et le Chantier d’art provisoire de l’université de Toulouse-Le Mirail.

Ngoc Tuan Phan
PHAN Ngoc Tuan, poète et chanteur. Des blogs viets font référence à ses chansons, et peut-être les citent, mais ils n’apparaissent que partiellement, sans doute censurés.

Angel Santiesteban Prats
Angel Santiesteban-Prats, écrivain et auteur du blog Los hijos que nadie quiso, emprisonné depuis le 28 février 2013. Actuellement en grève de la faim, le prisonnier a été placé en cellule d’isolement à l’issue d’un transfert, au début de ce mois.
“Le jour même où les autorités accédaient à la demande de libération du journaliste dissident Calixto Ramón Martínez Arias, Angel Santiesteban a été transféré à la prison 1850 et soumis à un régime de sévérité maximum. Cette détention est à la fois absurde et cruelle. Croyant faire un exemple, les autorités ne pourront jamais empêcher l’expression pluraliste au sein de la population. Angel Santiesteban-Prats doit être libéré sans délai”, a déclaré Reporters sans frontières, qui n’en appelle pas moins le blogueur à cesser sa grève de la faim.
Transféré le 9 avril dernier à la prison 1850 de San Miguel del Padrón (La Havane), le blogueur a entamé une grève de la faim peu de temps après son arrivée, avant d’être placé à l’isolement dans une cellule, sans lumière ni eau. Seulement autorisé à parler quelques minutes par jour au téléphone, il a dénoncé, le 22 avril, avoir été violenté par les gardiens de sa prison. Le tenant immobile, ceux-ci l’ont forcé à ingurgiter avaler un liquide pestilentiel qui l’a rendu malade.
Angel Santiesteban-Prats a été condamné à cinq ans de prison, le 8 décembre 2012, officiellement pour “violation de domicile et lésions”, à l’issue d’un procès expéditif. Lauréat de plusieurs prix littéraires majeurs, il avait été arrêté à plusieurs reprises avant sa comparution, en raison de ses parti-pris politiques. Les persécutions à son encontre avaient redoublé depuis la création de son blog, indépendant et critique envers le gouvernement.

Alireza Roshan
Il n’avait jamais pensé à publier ses poèmes mais les offrait quotidiennement dans sa liste de partage où plus de 3500 abonnés suivait assidûment son intense production littéraire. Son tout premier recueil, « jusqu’à toi combien de poèmes “, vient donc d’être traduit et publié en France. On y découvre un Majnoun contemporain en quête de sa Leïla sans cesse dérobée ; inlassable quête qui constitue le moteur même de son souffle poétique. Alireza Roshan a été arrêté le 05 septembre dernier et serait détenu dans une prison de Téhéran, tout comme neuf de ses camarades. Tous administraient le site Web de la confrérie des derviches Gonâbâdi, ordre soufi persécuté par le pouvoir depuis des années et dont la seule faute consiste en des pratiques spirituelles ancestrales et constitutives de l’âme même de l’islam iranien. Dans le meilleur des cas, ces derviches sont condamnés aux coups de fouets et dans le pire à de la prison ferme ; leurs biens et locaux sont systématiquement détruits au bulldozer. Alireza Roshan ne jouit d’aucune célébrité susceptible de le protéger du pire dans un système devenu aveuglément répressif.

Gao Xingjian
De père banquier et de mère actrice, qui l’encourage dans son art, Gao Xingjian fait des études supérieures de français à Pékin et devient traducteur. Pendant la révolution culturelle, il est envoyé pendant cinq ans en camp de rééducation, et ce n’est qu’en 1979 qu’il peut publier et voyager. En Chine, dans les années quatre-vingt, il s’impose comme l’un des pionniers de l’avant-garde dramatique et littéraire chinoise : il publie des nouvelles, des essais, de nombreuses pièces de théâtres ainsi que quatre romans. A la fois attaché aux traditions de son pays – qui a pourtant censuré certains de ses écrits – et résolument progressiste et libertaire, Gao Xingjian écrit d’une façon très moderne. En 1995, il publie le magistral roman ‘La Montagne de l’âme’, pour lequel il reçoit le prix Nobel de littérature. Son second grand roman publié en France, ‘Le Livre d’un homme seul’, confirme son talent. ’Le Quêteur de la mort’ puis ’Une canne à pêche pour mon grand père’ suscitent également l’adhésion du public et de la critique. Personnalité déterminée, Gao Xingjian écrit de belles histoires, toujours conformes à ses valeurs.

http://poesie.evous.fr/mardi-4-juin-2013-Ecrivains.html

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